Cu resto altour de soun couder, se ré nou gagno, ré nou per.

 

 


Culture landaise

 

Échassiers landais

Bergers landais sur échasses, ci-dessus à droite la représentation des Landes de Gascogne de 1830
Les échassiers landais sont le symbole du monde pastoral dans les Landes de Gascogne. L’usage des échasses dans les Landes remonte au XVIIe siècle et dure jusqu’à la fin du XIXe siècle. Elles servaient aux bergers à surveiller leur troupeau, marcher rapidement sur les terrains humides, et protégeaient les pieds du froid et des piqures d’ajoncs.

 La fin du système agro-pastoral
 La loi du 19 juin 1857 imposant aux communes des Landes de Gascogne de boiser leurs territoires, réduit de plus en plus les grands espaces dont les pasteurs se servaient pour leurs troupeaux, ce qui donne lieu à de nombreux affrontements entre bergers et forestiers. Les pasteurs avaient l’habitude d’incendier des parties de la lande au printemps pour le débroussaillage. Ces foyers se propagèrent, parfois volontairement, à la forêt naissante, comme par exemple à la fin du Second Empire près d’Audenge où 6300 ha de pins plantés par les frères Pereire furent anéantis. La disparition des vastes pacages entraîna la diminution des troupeaux, et la sylviculture pris le pas non seulement sur la lande pastorale, mais aussi sur les terres cultivées. Presque tous les échassiers landais avaient disparu après la Grande guerre.

Les échasses de nos jours

Au moment de la disparition du système agro-pastoral dans les Landes de Gascogne, l’arcachonnais Sylvain Dornon (1858-1900) tenait à ce que l'usage des échasses soit préservé, et qu'elles deviennent un sport et un jeu. Il inventa une nouvelle spécialité landaise : la danse sur échasses.

Sylvain Dornon (1858-1900), boulanger Arcachonnais, tenait à ce que l'usage des échasses dans les Landes de Gascogne soit préservé et qu'elles deviennent un sport et un jeu.

Les spectacles d'échassiers

Le 4 août 1889, il (Sylvain Dornon) présente pour la première fois son groupe de tchancats dans le parc du Casino Mauresque d'Arcachon devant un public nombreux. Le spectacle commence par trois courses, et se termine par Lou Quadrilh dous tchancats (le quadrille des échassiers): spectacle artistique au son du fifre et de la tchalamine (sorte de hautbois rustique). La troupe vient ainsi de créer une nouvelle spécialité arcachonnaise : la danse sur échasses !

Une démonstration atypique dans la capitale

Il établit à tout jamais la réputation des landais en montant avec ses échasses jusqu'au deuxième étage de la Tour Eiffel lors de l'Exposition Universelle de 1889. Cette démonstration était en fait une affirmation d'identité, au moment de l'extinction du système agro-pastoral dans les Landes.

De Paris à Moscou

A peine de retour, il méditait déjà un nouveau projet. Il décida de se rendre à l'Exposition Franco-Russe de Moscou en mai 1891 sur ses échasses, en partant de Paris. Il passa un accord avec "L'Illustration" qui financa son voyage. Près de 2000 personnes se bousculaient pour assister à son départ, le 12 mars, place de la Concorde, vêtu de l'équipement complet du berger landais et monté sur ses échasses.
Le trajet fut difficile, les conditions climatiques, le mauvais état des routes, les réactions peu amicales des habitants des certains villages, voyant cet étrange épouvantail passer devant chez eux. Monté sur des échasses de 1.20m, il parcouru une distance moyenne de 60 km par jour. Son itinéraire fut: Paris, Reims, Sedan, Luxembourg, Coblentz, Berlin, Wilna et enfin Moscou.
Il arriva le 10 mai à Moscou, et c'est derrière un cortège de policiers qu'il visita l'Exposition de Moscou, pendant que le public applaudissait et criait "Vive la France !".

Son retour à Arcachon fut discret. Il ne cessera de soutenir la cause des échasses jusqu'à sa mort en 1900, à l'âge de 42 ans.